Pérou du Sud au Nord

Nous longeons le lac Titicaca pour quitter la Bolivie et entrer au Pérou par Yunguyo. Nos amis, Valérie, Etienne, Arnaud et Hugo, en route pour le Machu Picchu, sont avec nous. Entassés dans le camping-car, nous profitons, jusqu’à Puno, de leur agréable compagnie. En route, nous faisons quelques haltes dont une dans le joli village de Juli que nous avons toutes les peines du monde à quitter car les ruelles étroites sont bloquées par des travaux et des voitures mal garées. J’en entends qui rigole dans notre dos… Mais on ne vous en veut pas car on a vraiment aimé partager un petit bout de notre chemin avec vous.


passage de la frontière le long du Lac Titicaca en compagnie de nos amis français

Puno, ville touristique et dynamique, est pour nous une sorte d’escale « technique » où nous pouvons faire quelques courses dans un supermarché, surfer sur Internet et réserver, à l’Office du Tourisme, notre billet d’entrée à Machu Picchu. Bien que garés au bord du lac Titicaca, nous ne profitons guère de celui-ci. Nous préférons même ne pas rejoindre les quelques îles proches car les excursions nous semblent bien trop touristiques et bien peu authentiques. Après 2 jours à Puno, nous reprenons la route en direction du Cañón del Colca, le 2ème canyon le plus profond du monde avec ses 3191 m, battu de peu par son voisin, le Cañón del Cotahuasi.

our rejoindre le canyon, nous empruntons une route qui dépasse 4800 m d’altitude et traverse la superbe réserve nationale Salinas y Aguada Blanca entourée des hauts sommets des volcans El Misti et Chachani. Malgré la rudesse du climat, on y croise quelques habitations et quelques habitants, des bergers gardant d’immenses troupeaux de lamas et alpagas. Nous nous garons dans un petit hameau pour la nuit et surprise au réveil, des glaçons pendent aux robinets. Il fait -2°C dans le camping-car et toutes les canalisations d’eau sont gelées. Nous n’avions pas prévu qu’il fasse si froid; la température extérieure est descendue à -19°C. Ce qui est surprenant, c’est que nous ne nous sommes pas rendu compte qu’il avait fait froid cette nuit; nous avons très bien dormi. Après avoir mis en route le chauffage, nous retrouvons une température correcte dans le camping-car et les robinets se décongèlent complètement. Néanmoins, nous ne pouvons repartir tout de suite car Jean est soudainement malade, il vomit et a la diarrhée. Serait-ce la charcuterie achetée au supermarché la veille? Nous qui ne mangeons que dans les petits restos locaux où l’hygiène ne semble pas toujours garantie, voilà que nous tombons malades avec de la nourriture industrielle et aseptisée. Un comble!


lamas, alpagas et vigognes (Reserva Nacional Salinas y Aguada Blanca)

Lorsque Jean a retrouvé un peu de forces, nous continuons notre route et descendons à Chivay, point d’entrée dans le Cañón del Colca. C’est là que nous achetons notre « boleto turistico », ticket pour le canyon. Comme il est déjà tard, nous filons à la Cruz del Condor, point-de-vue pour admirer des condors volant au-dessus de la gorge. La route n’est maintenant plus asphaltée et en assez mauvais état pendant près de 40 km.

Alors que nous venons d’arriver au point-de-vue de la Cruz del Condor, nous apercevons au-dessus de nous quelques condors voler, mais ce n’est rien en comparaison du spectacle qui nous est offert le lendemain matin entre 9 et 10h00 : près d’une vingtaine de condors vont et viennent majestueusement. Sans un battement d’aile, ils volent en se laissant porter par les courants d’air chaud. A quelques mètres de nous, quelques-uns se reposent sur l’arrête d’un rocher. C’est vraiment extraordinaire. Cela nous plait tellement que nous en redemandons. Nous restons sur place pour assister de nouveau au spectacle le lendemain. Et presque à la même heure, le lendemain, réapparaissent les condors. Cette fois, ils sont un peu moins nombreux. Ce n’est pas comme les touristes qui eux, sont des centaines. Heureusement, lorsque les premiers condors s’éclipsent, ils font de même et nous restons seuls sur place, profitant de ce magnifique endroit.

Un peu avant midi, nous quittons la Cruz del Condor en direction du petit village de Cabanaconde, un peu plus loin dans le canyon. Après une courte promenade partant de la place du village, nous apercevons, au fond de la gorge, l’Oasis de Sangalle. Il n’est pourtant pas question de faire une plus longue balade car Jean n’est toujours pas en forme et, quelle que soit la direction prise, les chemins de randonnée semblent longs et pénibles dans le coin! Nous préférons donc faire demi-tour et aller nous prélasser aux thermes de Tambo Puye près de Yanque. Situés au-dessus de la rivière, ces bains chauds sont un peu plus isolés et naturels que les bains mitoyens de Chacapi et en plus, la gardienne des lieux est adorable.

Après un bon bain chaud et un bon repas dans un restaurant de Yanque, où l’on se régale de petites côtelettes d’alpagas, nous passons la nuit sur la place du village. Si la nuit est calme, le réveil, à 6h00, se fait en fanfare! La musique retentit à tue-tête tandis que des enfants dansent vêtus en costumes traditionnels. Quelques minutes plus tard, des bus déferlent dans le village et déposent leurs touristes prenant des photos et distribuant des pourboires à chacun. Puis ils remontent tous dans leur véhicule pour rejoindre dare-dare, la Cruz del Condor, avant 9h00. Les Péruviens sont vraiment de vrais professionnels du tourisme et les habitants de Yanque en sont un exemple frappant. Dans la plupart des cas, on ne s’en plaint pas, mais là, c’est un peu exagéré.

Nous quittons Yanque, nous aussi, juste après le spectacle car nous reprenons la même route qu’à l’aller pour quitter le canyon et nous ne voulons pas passer une nouvelle nuit en haute altitude et risquer de geler une fois de plus. En route, nous croisons Michel et Bernadette, 2 voyageurs français que nous avions rencontrés au Paraguay, en juin dernier. Nous sommes heureux de les revoir et de les remercier pour leur bons conseils nous ayant permis de faire une partie du Sud-Lipez en Bolivie.

La route est longue pour arriver à Cusco, près de 600 km. Heureusement, elle est en bon état et il y a peu de circulation. Une fois redescendus à Juliaca, nous sommes sur un plateau et la route n’est plus sinueuse. En route, nous traversons quelques villages typiques et sympathiques comme Santa Rosa ou certains autres près d’Urcos où les habitants des environs, portant l’habit traditionnel de la région de Cusco, sont venus au marché du dimanche. Chaque région du Pérou possède ses propres costumes; ils sont très différents suivant que l’on se trouve près du lac Titicaca, dans le Cañón del Colca ou dans la région de Cusco.

Avant de rentrer dans Cusco, nous bivouaquons devant la monumentale porte Inca de Rumicolca, près des ruines de Pikillacta, une ancienne cité fortifiée construite par les Huari. Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres de l’ancienne capitale inca, Cusco.

A Cusco, après nous être rendus au camping que nous jugeons un peu éloigné de la ville, nous trouvons un autre emplacement près de la Plaza de Armas, la place principale de la ville. Nous sommes idéalement placés pour visiter cette superbe cité historique qui, outre de beaux édifices coloniaux, conserve quelques traces d’édifices incas. Le peuple inca n’est pas, loin s’en faut, le seul peuple ayant habité le Pérou avant la conquête du pays par les Espagnols en 1532, mais c’est néanmoins celui qui est resté dans l’histoire car il a dominé, pendant plusieurs siècles, une partie de l’Amérique du Sud, de l’Equateur, au nord, jusqu’à l’actuelle ville de Santiago du Chili au sud.

A Cusco, il y a une multitude de monuments ou musées à visiter mais le prix du billet d’entrée pour chacun étant assez élevé et l’intérêt, à nos yeux, pas toujours évident, nous préférons nous promener dans les rues de la ville et admirer les beaux bâtiments de l’extérieur. Néanmoins, nous sommes emballés par la visite du Musée Inca qui présente de belles collections de poteries ou d’autres objets des diverses civilisations du Pérou. Parmi ces collections, celle que nous préférons est celle provenant de la province de Nasca; elle est magnifique. Les objets incas sont, quant à eux, plus rustiques. Si les Incas étaient de grands bâtisseurs, ils semblent que ce ne fût pas vraiment de grands artistes.

C’est à Cusco que nous retrouvons Isabelle, Sébastien, Léa et Armand, les Hédonistes, des amis voyageurs que nous avions rencontrés à Potosi, en Bolivie. Nous décidons de faire, ensemble, la Vallée Sacrée, de Pisac à Ollantaytambo. Mais avant de quitter Cusco, Jean se rend dans une clinique; il n’est, de nouveau, pas bien. Le diagnostic du médecin est simple : maladie du touriste au Pérou. Apparemment rien d’inhabituel. D’ailleurs, chez les Hédonistes aussi, Sébastien et les enfants sont malades. Il n’y a plus qu’Isabelle et moi qui tenons le coup.


citadelle inca de Pisac (Vallée Sacrée)

Pour accéder aux sites archéologiques de la Vallée Sacrée, il existe 2 types de billet d’entrée, un valable 2 jours pour 4 sites : Pisac, Chinchero, Moray et Ollantaytambo, l’autre valable 10 jours et 16 sites majeurs dans et autour de Cusco (le 2ème étant 2 fois plus cher que le 1er). Ne voulant pas risquer une overdose de sites incas et ne voulant pas payer trop cher les visites, nous préférons acheter le 1er billet. Cela implique que nous devons faire les visites au pas de course et c’est un peu dommage. Heureusement, lorsque nous arrivons, en fin d’après-midi, à Pisac, le gardien antidate d’un jour notre billet d’entrée et nous permet de rester sur place pour la nuit. Cela nous permet donc de visiter l’impressionnante forteresse de Pisac dans la soirée et d’y retourner le lendemain matin. C’est sans aucun doute, le site que nous préférons des 4. Construit sur le haut des collines, il comprend de superbes terrasses, des canaux d’irrigation, un ensemble de temples dont celui du Soleil et de la Lune, des bains cérémoniels, des bâtiments militaires, des sépultures. Il est, pour nous, beaucoup plus impressionnant que la forteresse d’Ollantaytambo. Quant aux terrasses en amphithéâtre de Moray, qui servaient de laboratoire aux incas pour tester les modes de culture, avouons qu’elles sont très photogéniques. De plus, comme à Pisac, le gardien nous autorise à bivouaquer sur place et à les revoir dans la matinée, au moment où les ombres ne les cachent pas. Après Moray, nous faisons un détour par Chinchero dont les ruines incas ne nous emballent vraiment pas. Seule l’église dont l’intérieur est fait d’une sorte de bric et de broc de peintures, statues, décoration, etc… est vraiment belle à voir.


citadelle inca de Pisac (Vallée Sacrée)

Après la visite de la forteresse d’Ollantaytambo, nous retrouvons, sur le parking du site, une autre famille française voyageant en camping-car, la famille Vandelle, Laeticia, Sylvain et leurs 2 enfants Angèle et Tim, des voisins jurassiens des Rousses. Tandis que les enfants des 2 familles sont heureux de jouer ensemble, les adultes se retrouvent pour passer la soirée. Avant cela, Sébastien et Jean ont préparé (!) le parcours de demain pour se rendre, en camping-car, à Santa Teresa, un village proche de Machu Picchu.

Le lendemain matin, nous partons les premiers. Les Hédonistes suivront un peu plus tard. Quant à la famille Vandelle, elle a choisi de partir en train depuis Ollataytambo pour rejoindre Machu Picchu. Les premiers 120 km, de Ollantaytambo à Santa Maria, se font par une route asphaltée en bon état. La pluie, le brouillard et les chutes de pierres rendent celle-ci un peu délicate mais ce n’est pas dangereux. A partir de Santa Maria, la route se transforme en piste. Au premier embranchement, Jean se méfie; faut-il prendre la route d’en-haut ou celle d’en-bas? Le GPS indique en haut et nous décidons de suivre ses indications. Jean descend pour dégonfler un peu les pneus de devant; on ne sait jamais. Lorsque la route se met à monter plus fort et que les lacets s’enchaînent, Jean devient de plus en plus sceptique. La route devait être droite, sans virage et voilà que nous ne cessons de monter. Nous serions-nous trompés? Eh bien oui! Mais il est maintenant impossible de faire demi-tour ou marche-arrière sur cette piste étroite et pentue. Notre seul salut est de continuer de monter en espérant que nous ne croiserons personne. Malheureusement, un camion est justement en train de descendre. Nous ayant aperçu, il s’arrête un peu plus haut pour nous laisser la place de passer mais lorsque nous le croisons, nous devons nous arrêter et nous avons toutes les peines du monde à repartir. Le camping-car patine dans la boue. Jean hésite à reculer car nous sommes au bord du précipice. Enfin, le véhicule repart. Il n’est maintenant plus question de s’arrêter. Jean monte, à la fois, en force et en souplesse et ça passe. Nous sommes enfin au sommet. Il ne nous reste plus qu’à redescendre et franchir un gué un peu haut et ça y est, on rejoint la bonne piste. Ouf, on l’a échappé belle! Juste avant d’arriver à Santa Teresa, nous devons encore passer un pont réservés aux moins de 3 tonnes; on n’hésite pas, on n’hésite plus, on passe. On n’a, de toute façon, pas le choix car la pluie a rendu le gué infranchissable. Une fois à Santa Teresa, il nous reste encore 10km pour arriver à Hidroelectrica et rejoindre le chemin de randonnée menant à Machu Picchu mais je n’ai pas envie de continuer. Nous décidons de nous garer au camping du village et demain, nous partirons en collectivo (mini-bus) à Hidroelectrica. En attendant, nous guettons l’arrivée des Hédonistes. Pourvu qu’ils aient pris la bonne piste.

Le lendemain, ils ne sont toujours pas là. Peut-être ont-ils fait demi-tour. Inquiets pour eux nous partons néanmoins à Hidroelectrica puis à Machu Picchu Pueblo (ou Aguas Calientes). Suivant les voies de chemin de fer, nous arrivons à Machu Picchu Pueblo au bout d’un peu plus de 2 heures de marche, une marche facile et agréable au milieu des caféiers, bananiers, hibiscus, papayers… une belle végétation que nous n’avions pas pris le temps d’apprécier hier sur notre route et pour cause…

Nous trouvons facilement une chambre d’hôtel dans le village et partons nous délasser aux thermes. On aurait pu se passer de cette baignade car les bains sont bondés et peu accueillants. Il n’y a aucune autre activité à faire dans ce village étape vers le Machu Picchu et tout le monde s’y précipite.

Le lendemain matin, nous nous levons à 4h30, déjeunons à 5h00 puis prenons l’un des premiers bus qui monte vers la Cité Perdue de Machu Picchu. Il aurait été possible de monter à pied mais, ayant réservé pour 7h00, en plus de l’entrée aux ruines, l’entrée au Huayna Picchu (2693 m), la montagne surplombant le site, nous ne devons pas perdre de temps. A 7h30, après une rude montée, nous sommes tout en haut de la montagne et pouvons, enfin, admirer les ruines incas. La vue, bien que majestueuse sur les montagnes, est un peu décevante sur le site lui-même qui semble un peu écrasé. Elle est bien meilleure du haut de la petite colline du Huchuy Picchu (2496 m) que l’on peut accéder en redescendant. C’est là que nous pique-niquons avant de visiter le site; il est déjà midi. Le reste de l’après-midi, nous le passons au milieu de cette gigantesque cité inca abandonnée puis redécouverte il y a un peu plus d’un siècle par un historien américain. Le mystère de cette citée : qu’est-ce qui a poussé les Incas à construire une telle citée sur une arête rocheuse à 2453 m et comment ont-ils pu réussir une telle prouesse?


vue de la citadelle de Machu Picchu depuis le sommet du Huchuy Picchu

Durant la visite, nous retrouvons les Hédonistes. Bien qu’ils aient pris la même route pour Santa Teresa puis le même sentier que nous jusqu’à Machu Picchu Pueblo, nous nous sommes manqués hier et avant-hier. Nous voilà rassurés pour eux. Nous redescendons au village puis passons la soirée ensemble avant de repartir, le lendemain matin à pied à Hidroelectrica puis en collectivo à Santa Teresa. Nous décidons tous de rester au camping de Santa Teresa une nuit supplémentaire avant de nous séparer demain matin. Ils commenceront alors leur redescente vers l’Argentine alors que nous, nous continuerons notre route vers le nord du continent. Nous avons eu beaucoup de plaisir à passer ces quelques jours ensemble; nous avons aimé l’enthousiasme de cette famille et la curiosité des 2 enfants, Léa et Armand, si attachants. Ce soir, nous profitons, tous ensemble, des sources chaudes de Santa Teresa qui sont nettement plus agréables que celles de Machu Picchu Pueblo.

Pour quitter Santa Teresa, il faut, de nouveau, affronter la piste. Heureusement, la bonne piste qui longe la rivière est correcte. Mais pourquoi nous sommes-nous trompés en venant? Tout aurait été plus tranquille, et plus court (10 km de moins), si nous n’avions pas fait cette erreur.

Mais aujourd’hui, le soleil brille, la route est bonne… On oublie un peu cette mésaventure et on rigole de notre bêtise! On repasse Santa Maria, on grimpe puis on redescend une fois de plus cette belle route qui rejoint Ollantaytambo. On dépasse Urubamba et on remonte en direction de Cusco avant de nous arrêter près d’un lieu plutôt étrange formé par des puits salants datant de l’époque inca : les Salinas, à quelques kilomètres de Moray. Une fois de plus, on dort sur le site et le matin, nous sommes aux premières loges, quand le soleil se lève, pour admirer ce paysage. Tout serait parfait si ce n’était à mon tour d’être malade.


population montagnarde (de Santa Maria à Ollantaytambo)


les Salinas (Vallée Sacrée)


sur la route de Nasca en passant par le Lago Huaypo (Vallée Sacrée)

Après une dizaine de jours passés dans la Vallée des Incas, nous prenons maintenant la direction de Nazca. Il nous faut parcourir presque 700 km avant d’y arriver, franchir plusieurs cols à 4500 m d’altitude puis redescendre dans des gorges à moins de 2000 m en longeant de superbes rivières dans lesquelles on se baignerait bien si on ne craignait la fraîcheur de l’eau. Tantôt nous sommes au milieu de paysages arides et désolés où paissent lamas et vigognes, tantôt nous nous retrouvons au milieu d’une végétation tropicale. En 2 jours de route, nous traversons des paysages à couper le souffle.

Entre-temps, nous avons quelques soucis avec notre pompe à eau. Elle a d’abord commencé à avoir du mal à s’amorcer et ce matin, impossible de tirer de l’eau. Nous sommes au milieu de nulle-part, il faut se débrouiller seuls. D’ailleurs, pas surs que dans un autre endroit du Pérou, nous trouvions plus d’aide pour réparer un tel appareil. Avant de partir, nous avions pris soin d’emmener, avec nous, une 2ème pompe, malheureusement, après l’avoir installée, Jean s’aperçoit qu’elle est défectueuse; des pièces sont cassées à l’intérieur. Jean remonte donc l’ancienne qu’il arrive à faire fonctionner mais il n’y a presque pas de pression. On s’en contentera pour un temps car, maintenant au moins, nous avons de l’eau. Une affaire à suivre…

A mesure que nous descendons sur Nazca, le paysage est de plus en plus sec, le désert apparaît avec, au loin, quelques oasis et l’Océan Pacifique. C’est ici, dans ce désert de cailloux et de sable qu’ont été creusées, par le peuples Paracas et Nazca, des lignes formant des dessins de plusieurs dizaines de mètres de long, visibles seulement depuis les airs. Ces géoglyphes, dont certains dates de 2500 ans sont encore visibles aujourd’hui. Le meilleur moyen de les apercevoir est de les survoler en avion. Nous, nous nous contentons d’en voir quelques-uns depuis des miradors installés le long de la route Panaméricaine, au nord de Nazca. C’est aussi près d’un des points-de-vue que nous nous arrêtons pour passer la nuit.

Mais avant de quitter Nazca, nous faisons un petit détour au sud de la ville jusqu’au cimetière de Chauchilla. En plein milieu du désert, des sépultures nazcas sont ouvertes et laissent voir des momies, des ossements et quelques morceaux de poteries, seuls restes laissés par les pilleurs de tombe. Ce qui est incroyable, c’est que, bien qu’exposées dehors, les momies millénaires sont en très bon état de conservation; cela est certainement dû au climat très sec de la région.


géoglyphes de Paracas : « La famille » (mirador de Palpa)

En remontant la route Panaméricaine, nous arrivons à Huacachina, jolie petite oasis au milieu du désert un peu désuète et un peu sale aussi. Il est dimanche et les Péruviens sont nombreux à escalader les dunes quelquefois à pied mais plus souvent à bord d’un buggy afin de se procurer quelques émotions et surtout de ne pas se fatiguer. Car elles sont hautes les dunes de sables qui entourent le lagon de Huacachina et après y être montés plusieurs fois les 2 premiers jours, on succombe, nous-aussi, aux joies du buggy. Il est drôlement fortiche notre pilote! On se croirait dans un manège à sensations fortes; il escalade les dunes presque à la verticale. Une fois en haut des dunes, on sort les sandboards et on dévale les pentes, sur les pieds, sur le ventre, sur les fesses… on n’a des fois pas le choix. Bien que peu amatrice de ce genre de sport, je suis enchantée par ce petit tour dans les dunes; Jean, par contre, est un peu frustré; il aurait bien pris le volant.

Quand nous rentrons de notre petite expédition, nous sommes couverts de sable jusque dans les oreilles et nous apprécions de prendre une bonne douche avec, cette fois, une pression suffisante. En effet, le matin même, Jean a trouvé la raison pour laquelle la pompe à eau ne délivrait pas assez d’eau : des joints étaient déchirés. En les remplaçant, il a résolu le problème.


sur les dunes de sable de Huacachina en buggy et sand-board

En début d’après-midi, nous partons à Paracas visiter la réserve nationale éponyme. Malgré le sable et l’eau, l’ambiance est ici un peu moins fun qu’à Huacachina; nous sommes plus loin des foules et plus proches de la nature et des animaux; normal, puisque c’est une réserve. Les gardiens du parc nous autorisent à camper sur place, à Lagunillas, au bord de l’océan. Quelle joie de bivouaquer au bord de la mer! Cela faisait 4 mois que nous ne nous étions plus posés au bord de la mer, depuis que nous avions quitté l’Océan Atlantique au Brésil. Qui a dit que notre tour du monde était le tour du monde des plages?

Le soir, nous observons, autour de nous, divers oiseaux marins, cormorans, pélicans, huîtriers, mouettes et gavottes posés sur les rochers et le lendemain, un des gardiens du parc, Pedro, nous accompagne jusqu’à un point-de-vue d’où nous apercevons des lions de mer ainsi que des manchots de Humboldt. Sans Pedro, nous aurions certainement trouvé le point-de-vue mais nous aurions eu du mal à deviner la présence des animaux en bas de la falaise. Nous sillonnons ensuite le parc en camping-car, nous arrêtant en route au musée pour voir une exposition sur les phénomènes géographiques qui ont façonné le paysage de la région et notamment sur les courant de Humboldt et El Niño mais aussi sur la faune marine. En sortant, nous lorgnons, à la jumelle, quelques flamands roses ayant élu domicile à proximité.


dauphins, cormorans, fous variés, lions de mer, manchots et pélicans sur les Iles Ballestas

Si l’on ne voit pas de lions de mer ou de manchots au parc national de Paracas, on a toutes les chances d’en croiser sur les îles Ballestas, au large de Paracas. Le jour suivant, nous embarquons avec un guide et une quinzaine d’autres touristes, dans un bateau à moteur pour y aller. Les Iles Ballestas étaient autrefois un « réservoir » à guano. Exporté en Europe et en Amérique du Nord, cet engrais constitué de fientes d’oiseaux, procurait, au XIXème siècle, une importante source de revenus pour le pays. Aujourd’hui, à cause du développement des engrais chimiques, de l’intensification de la pêche à l’anchois et à cause du courant El Niño de 1965 qui a entraîné une très forte mortalité chez les cormorans de Bougainville (qui de leur nom espagnol « cormoran guanay » ont donné le nom de « guano »), le guano n’a plus autant d’importance que par le passé. Sur les îles, seule une récolte tous les 8 ans est effectuée. Il n’y a donc plus que les touristes pour déranger, tous les matins, les lions de mer, les manchots, les fous variés, les cormorans ou autres pélicans. Et encore, il n’y a que quelques îles de l’archipel accessibles à tous; les autres sont réservées aux scientifiques. En revenant au port, nous croisons de nouveau les dauphins qui nous avaient régalés à l’aller. Si cette balade près des îles n’est pas un incontournable pour ceux qui ont déjà vu plusieurs fois des manchots et des lions de mer, elle est néanmoins très agréable.


e long de la route Panaméricaine de Paracas à Barranca en passant par EL Carmen, Chincha, Cerro Azul et Lima

Elle nous permet également de partager un peu les 2 longues journées de route que nous devons passer avant de rejoindre la Cordillera Blanca. Elle est longue et bien peu intéressante la route Panaméricaine qui longe la côte de Paracas à Barranca et toujours sous la brume. Bien que ce soit la route principale, il n’y a pas d’aires de repos et peu de stations-service et de restaurants. Pour dormir, nous devons quitter la route et prendre des routes secondaires menant à de petites villes. Le 1er soir, nous nous arrêtons dans une station balnéaire, Cerro Azul. Comme nous sommes en hiver, il n’y a aucun touriste et la vie ordinaire des pêcheurs a repris. Avant de partir, le lendemain matin, nous nous rendons sur la jetée pour acheter du poisson frais. Il n’y a pas le choix, il n’y a que des anchois mais ils sont nettoyés et en filet. Ici, on les mange en ceviche, crus et marinés dans du jus de citron et des piments. C’est délicieux.

Avant de prendre la direction des montagnes de la Cordillera Blanca, nous traversons Lima sans nous arrêter. Heureusement, nous roulons sur de grandes avenues de 3 ou 4 voies et le passage dans cette capitale de 10 millions d’habitants n’est pas trop compliqué. Nous passons ensuite à Barranca où nous nous approvisionnons en fruits et légumes. La région de Barranca, bien qu’étant située, elle aussi, au milieu du désert est extraordinairement bien irriguée et fertile. Après Barranca, nous commençons notre ascension vers la Cordillera Blanca. Nous devons nous arrêter en route pour aider un maraîcher en panne avec son camion. Quand nous repartons, il fait nuit noire et nous n’avons d’autre choix que de nous garer sur la place du prochain village, Raquia. Sûr, on éveille un peu la curiosité des habitants de ce petit village de montagne qui n’a pas l’habitude que les touristes s’arrêtent chez eux.


a Cordillera Blanca, la 2ème chaîne de montagne la plus haute du monde

Au petit matin, nous continuons notre route jusqu’au parc national Huscaran, près de Catac, à plus de 4000 m d’altitude. C’est ici que l’on trouve la Puya Raimondii, l’une des plus grandes plantes à fleurs du monde; elle peut atteindre 10 m. Outre sa taille gigantesque, le plus curieux de cette plante est qu’elle a une croissance très lente, près d’un siècle, qu’elle ne fleurit qu’une seule fois et, qu’après sa floraison, elle meurt. C’est sans doute pourquoi nous ne voyons que très peu de plantes en fleurs et même très très peu car nous n’en voyons qu’une seule. Une seule mais avec des milliers de fleurs que butinent d’énergiques colibris. Ce n’est déjà pas si mal.

Nous quittons le parc en milieu d’après-midi puis reprenons la route principale jusqu’à Huaraz, la plus grande ville de la Cordillère avec 90’000 habitants. Même en haute montagne (nous sommes ici à plus de 3000 m d’altitude), les villes péruviennes sont souvent très peuplées; les capitales des provinces comptant souvent des centaines de milliers d’habitants. Nous préférons donc ne pas séjourner dans cette grande ville et décidons de nous arrêter dans le village voisin de Monterrey. Ce n’est pas le village enchanteur que l’on espère trouver en haute montagne mais il y a des sources thermales et ce sera bien agréable d’y barboter demain matin au réveil.


Parque Nacional Huascaran (Catac)


sur le marché du dimanche de Caruaz

Mais que se passe-t-il? Voilà que Jean fait des rêves prémonitoires. Cette nuit, il a rêvé que je chutais et que j’avais la fesse toute noire et que m’arrive-t-il en sortant des bains de Monterrey ? Je glisse et je me fais un beau bleu à la fesse. Mais ça ne s’arrête pas là… Alors que nous nous rendons aux Lagunas Llanganuco, nous faisons une halte au marché très coloré et typique de Caruaz puis, nous déjeunons à Yungay avant d’attaquer la dure montée jusqu’au Parc National Huascaran où se trouvent les lacs (entrée différente de celle de Catac). Le chemin que nous prenons est terriblement cassant et nous pensons nous être trompés de route quand un habitant nous confirme que nous sommes sur la bonne. Nous continuons donc de monter mais cela fait un bruit d’enfer autour de nous. Tout vibre et craque dans le camping-car. Quand les bruits deviennent très forts, nous sommes presque en-haut mais nous nous arrêtons quand même pour vérifier que tout va bien. Arrêt judicieux mais trop tardif ; nous avons un pneu en lambeaux, une jante en forme de chou-fleur, un câble de frein et un d’ABS sectionnés. Et voilà où je voulais en venir avec les prémonitions de Jean ; il avait rêvé de cet incident il y a quelques jours seulement. Sur le coup, on a un peu de mal à rire de ces coïncidences ; on est plus préoccupés à trouver une solution pour pouvoir redescendre. Pour la roue, pas de problème, Jean peut mettre la roue de secours à la place mais, pour les freins, c’est plus compliqué car nous devons redescendre une côte de 1000 m de dénivelé. Nous n’avons donc qu’une solution, celle de demander à quelqu’un de me redescendre à Yungay pour trouver un garagiste qui voudra bien venir nous dépanner. On est dimanche et il est 16h00, ce n’est pas gagné.

Pourtant, en arrivant au village, on me dépose chez un mécanicien, Daniel, qui accepte de monter jusqu’au véhicule pour tenter de le réparer. Nous partons en taxi car le mécanicien n’a pas de véhicule. Il n’a d’ailleurs pas grand-chose, pas de durite, pas de liquide de frein, à peine quelques outils. Je ne suis pas sure d’être tombée sur le meilleure de la région mais, on n’a pas le choix et on doit lui faire confiance. Nous achetons un bidon de liquide de frein comme Jean me l’avait demandé avant de partir, au cas où on en aurait besoin. En arrivant, le mécano comprend tout de suite ce qu’il se passe. Il n’a pas l’air inquiet du tout. Il bouche le frein défectueux, ajoute le liquide de frein et annonce que l’on peut redescendre. Néanmoins, comme il manque du liquide, Jean doit constamment pomper sur la pédale de frein pour faire évacuer l’air afin que le véhicule ralentisse. Jean me sent tellement stressée qu’il me demande de prendre le taxi pour redescendre. C’est vrai que je suis effrayée de voir le camping-car descendre ces 20 km en lacets. Nous mettons 1 heure ½ pour arriver jusqu’au village par la bonne route car, bien évidemment, il y a une bonne route et nous, une fois de plus, nous avons pris la pire, comme pour aller à Machu Picchu. Mais, cette fois, notre erreur nous coûte cher. Nous avons maintenant toute la nuit, garés devant la maison de Daniel, pour penser aux conséquences de cette bévue.

Le lendemain matin, Jean et le mécanicien partent à la recherche d’une durite pour le frein puis, ils passent la matinée ensemble, aidés du fils de Daniel, à réparer. Ils en profitent pour changer les plaquettes de frein à l’arrière qui commencent à être usées et n’ont jamais été changées. A midi, les freins fonctionnent et nous pouvons repartir. Il reste 1 problème à résoudre, trouver une roue et un câble d’ABS. Au Pérou, ça risque de ne pas être facile.


On quitte la Cordillera Blanca par Huaraz

Maintenant que nous n’avons plus de roue de secours, nous devons être prudents et éviter les mauvaises routes. Il n’est plus question de redescendre de la montagne par le Cañón del Pato comme nous l’avions prévu avant notre crevaison. C’est trop risqué. Nous avons maintenant le choix de refaire la route en sens inverse jusqu’à Barranca ou retourner à Huaraz et prendre la route 14 qui rejoint la côte à Casma. La 2ème route est beaucoup plus courte mais n’est pas, d’après les habitants que nous interrogeons, entièrement asphaltée. C’est cependant celle que nous choisissons de prendre; le choix s’avère être le bon car nous n’y faisons pas un kilomètre de piste; toute la route est en parfait état. Encore une fois, nous nous apercevons qu’il est difficile de se fier à ce que nous disent les gens. La plupart d’entre-eux n’ont pas de voiture et ne quitte jamais leur ville ou leur village et ne connaissent pas les routes. Ce phénomène n’est pas propre au Pérou, on le retrouve dans beaucoup de pays que nous avons traversés.

Une fois revenus sur la route Panaméricaine, nous sommes moins isolés. En cas de problème sur la route, nous devrions pouvoir être dépannés. En plus, nous arrivons à Trujillo, une ville de 800’000 habitants où nous avons, peut-être, une chance de trouver une jante. En attendant de partir à la recherche de cette jante, nous faisons un arrêt sur les sites mochicas situés au sud de la ville. Nous dormons juste à côté de ce qui fut le plus grand édifice mochica, le Temple du Soleil, une pyramide faite de briques de terre cuite qui mesurait 350 m sur 145 m et atteignait 35 m de haut. 15 siècles plus tard, il n’en reste, malheureusement, plus grand chose. Un peu plus loin, le Temple de la Lune est en train d’être fouillé par les archéologues.

Nous ne nous attardons pas le lendemain matin car nous sommes impatients de nous rendre à Trujillo pour chercher notre jante. Mais, après plusieurs visites chez des revendeurs, nous devons nous rendre à l’évidence, nous ne trouverons jamais ce dont nous avons besoin au Pérou. Il y a bien un concessionnaire Ford à Trujillo mais il ne vend pas de Ford Transit et n’a donc aucune pièce pour notre véhicule. Il va falloir se résoudre à faire venir la pièce de France. En attendant, rien ne sert de rester à Trujillo, nous pouvons poursuivre notre route.

Cependant, nous ne quittons pas Trujillo sans visiter les sites chimus de Chan Chan et des temples Esmeralda et Arco Iris, tous situés dans la périphérie nord de la ville. Le peuple Chimu, ayant vécu également dans la région, succéda au peuple Mochica vers les années 850. De la capitale chimu, Chan Chan, construite en adobe vers 1300, il reste quelques ruines intéressantes à visiter. Une partie des 28 km2 a été restauré, notamment les frises des murs, en bas-relief, représentant principalement des animaux marins. Les Temples Esmeralda et Arco Iris, situés au milieu des habitations sont un peu moins impressionnants. Cependant, on aurait bien aimé savoir ce qui se cachait à l’intérieur de ces pyramides…


ville Chimu de Chan Chan (Trujillo)

Afin de nous organiser pour faire venir notre jante, nous faisons halte, pendant quelques jours, dans la petite station balnéaire de Huanchaco, à quelques kilomètres de Trujillo. Nous y bénéficions d’Internet grâce à un restaurant proche et pouvons joindre facilement nos contacts en France. Outre le côté pratique, nous apprécions de nous retrouver dans ce sympathique endroit que Jean aime tellement qu’il s’y installerait bien comme l’on fait Carole et Jérôme, 2 jeunes Français avec qui nous faisons connaissance et qui viennent d’ouvrir une boulangerie, la Panaderia de Martin. On aime cet endroit détendu où les touristes sont, à la fois, locaux et étrangers. Huanchaco est également réputé pour ces vagues appréciées par les surfeurs et surtout pour ces « bateaux » en totora, de petites embarcations en roseaux encore utilisées par les pêcheurs du village.

A la boulangerie française, nous rencontrons Arnaud, lui aussi français. Arnaud a voyagé avec sa femme Séverine et ses 2 garçons, Tom et Noé, pendant 13 mois, du Canada au Pérou. Il y a quelques semaines, son camping-car est tombé en panne près de Trujillo. Après 2 mois d’attente et quelques péripéties, illusions et désillusions, le camping-car est enfin réparé mais pour les STAN, le voyage est maintenant terminé. Arnaud est resté seul au Pérou pour attendre la fin de la réparation et pour organiser le rapatriement ducamping-car. Ayant une offre pour faire embarquer son camping-car à Guayaquil, en Equateur, nous lui proposons de faire la route jusqu’à ce port avec lui. C’est presque sur notre route. Au lieu de passer par l’intérieur des terres comme nous l’avions prévu, nous longerons la côte jusqu’à Tumbes. Ce n’est peut-être pas plus mal. Une fois à Guayaquil, nous achèterons la roue de secours d’Arnaud qui n’en aura plus besoin avant d’arriver en France. Bien que nous ayons réussi à préparer l’envoi de la jante depuis la France grâce à notre assistance Star Mobile Services, cette solution nous permet de ne pas attendre et d’économiser les frais de douane. Merci Arnaud!

Nous faisons donc maintenant les derniers kilomètres au Pérou en compagnie d’Arnaud. Sur la route qui mène à la frontière équatorienne, nous visitons le superbe musée Tumbas Reales de Sipan à Lambayeque. Ce musée renferme des trésors, des trésors découverts sur les sites funéraires mochicas, immenses pyramides en adobe qui abritaient plusieurs tombeaux sur plusieurs niveaux. La richesse des objets trouvés : poteries, bijoux en or, argent ou cuivre… est exceptionnelle. C’est réellement un endroit à ne pas manquer. En plus, comme il est possible de passer la nuit sur le parking du musée, cela fait une halte peu ordinaire.

Ensuite, il n’y a plus grand-chose à voir ou à faire le long de la route jusqu’à la frontière. Néanmoins, la route est longue et nous devons faire une étape. Nous nous arrêtons à Los Organos, au bord de la mer. Sur place, nous entendons dire qu’il est possible de voir des baleines passer au large alors nous décidons de rester la journée pour partir, le lendemain matin, en mer. En attendant de faire cette excursion, nous longeons la plage, à pied, pour aller voir des fous à pattes bleues. Ils sont perchés sur un gros rocher facilement identifiable car il est recouvert de guano. Ces oiseaux ne sont pas sauvages et nous pouvons les approcher à 1 ou 2 mètres seulement. Il y en a même quelques-uns qui s’aventurent sur le ponton du port de pêche en compagnie d’un autre oiseau extraordinaire dont la gorge se transforme en un gros ballon rouge pour séduire les femelles, une frégate magnifique mâle.

Los Organos, que nous prenions pour un petit village de pêcheurs est en réalité une des nombreuses stations balnéaires de la côte nord dont la principale est Mancora, plus animée et plus chic que les autres. Les plages s’étendent à l’infini, toutes très belles et voilà que Jean tombe de nouveau amoureux de cet endroit. Ah dès qu’il y a la mer, le soleil et de belles plages! Il en oublie Huanchaco. En plus, ici, la mer qui bénéficie du courant chaud venant du nord est plus agréable que les plages du sud soumises au courant froid de Humboldt.

Mais il n’y a pas que nous qui aimons cette côte, il y a aussi les baleines à bosses qui, à cette période de l’année, la longent en compagnie de leur baleineaux, en direction de l’Antarctique. Ce matin, nous allons tenter d’en voir quelques-unes. Arnaud, pourtant désireux d’arriver rapidement en Equateur, ne voit pas d’un mauvais oeil de prendre un peu de bon temps et embarque avec nous. Avant de trouver les baleines, nous nous arrêtons près d’une plateforme pétrolière où des lions de mer, des fous à pattes bleues ainsi que des pélicans ont élu domicile. Pendant que nous observons les animaux, notre guide et le pilote du bateau scrutent l’horizon. Ils repèrent 2 baleines, une femelle et un petit. Puis nous en suivons 2 autres. Ensuite, nous filons plus au sud où nous sommes tout proches de 3 baleines, 2 adultes et un baleineau. Sans crainte, elles s’approchent de la plage et nagent au milieu des bateaux de pêche. Chose très rare, nous les entendons chanter. C’est magique. Pour terminer en beauté cette belle excursion, nous avons la chance de voir plusieurs tortues géantes nager autour de nous. Nous avions prévu d’aller voir les baleines en Equateur mais nous sommes maintenant comblés et n’avons plus besoin de faire le détour par Puerto Lopez.

Nous passons l’après-midi même la frontière équatorienne. Arnaud pousse un ouf de soulagement… Il n’avait que 5 jours pour la passer car après, l’autorisation d’importation temporaire de son véhicule étant dépassée, il risquait de se faire saisir celui-ci par les douanes. Le passage de la frontière ainsi que les formalités se font sans problèmes, facilités par le regroupement des services péruviens et équatoriens dans un centre flambant neuf.

Le Pérou est un pays très diversifié. Combien de cols avons-nous traversés nous faisant passer du niveau de la mer aux hauts plateaux découvrant tantôt le désert et tantôt les canyons où coulent de superbes rivières aux eaux cristallines, tantôt les oasis de verdure et tantôt l’aride altiplano, tantôt les pyramides en adobe et tantôt les solides forteresses incas. Nous y avons rencontrés des gens sympathiques, optimistes et enthousiastes malgré les difficultés de la vie au Pérou. C’est, sans aucun doute, un des pays où nous aimerions revenir plus tard.

Coups de coeur

– Les Péruviens. Ouverts, curieux, gentils, les habitants du Pérou sont la bonne surprise de ce pays. Nous avons également aimé voir les habitants des régions montagnardes vêtus de leur costume traditionnel
– Le musée Tumbas Reales de Sipan à Lambayeque. Ce superbe musée expose les objets trouvés par les archéologues sur les sites funéraires mochicas de la côte nord du Pérou
– Les sites Incas de Pisac et Machu Picchu
– Los Organos et les stations balnéaires du nord du pays
– La longue et ennuyeuse route Panaméricaine qui longe la côte du sud au nord, traversant des paysages désolés et désertiques

Source : http://www.natetjean.com/

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