20 jours de lamas, patates et paysages de rêve

Les souvenirs encore frais et une tasse de mate de coca en main, nous entamons ce récit de notre vingtaine de jours au Pérou. Cela faisait tellement longtemps qu’on en rêvait, et voilà qu’on est déjà de retour, brûlés, fatigués et surtout heureux.

Le 15 mai 2016, nous nous levons tant bien que mal à 3h du matin pour partir à l’aéroport de Bruxelles, direction Lima. Après un très long vol, nous y arrivons enfin, 18h heure locale : Edgar, le chauffeur de Tout Pérou, nous attend à l’aéroport comme prévu et nous emmène dans le tourbillon hectique du trafic de la capitale. Malheureusement, si nous avions des plans ambitieux d’apprentissage de l’espagnol en vue de ce voyage, ils sont lamentablement tombés à l’eau, et nous voilà incapables de communiquer avec notre chauffeur. Ce premier choc linguistique se confirmera pendant ce début du voyage : habitués à nous mouvoir en anglais en voyageant, nous voilà plongés dans un monde uniquement hispanophone, où l’envie de communiquer ne manque pourtant pas. Il va falloir apprendre sur le tas, et vite. Nous arrivons donc Chez Serge Colonial qui est une attraction en elle-même : la surcharge de tableaux et sculptures, la terrasse où les paons et tortues se baladent allègrement et le personnel souriant donnent énormément de caractère aux lieux.

Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous rencontrons Romain de Tout Pérou, avec qui on passe deux bonnes heures à établir les détails de notre voyage, notre plan de parcours étant à ce moment-là encore très approximatif. Grâce aux nombreux conseils de Romain, on parvient à concocter un itinéraire, et nous voilà prêts à repartir. Après avoir applaudi la fanfare de la Place des Armes, on goûte aux premières saveurs péruviennes : ceviche en entrée et deux énormes plats chez Tanta, on adore déjà le Pérou, mais on a du mal à bouger tant on a mangé. On revient tant bien que mal à l’hôtel, où Edgar nous attend pour nous emmener à l’aéroport, direction Arequipa.

Les deux jours suivants sont consacrés à la visite d’Arequipa, qui nous séduit dès le premier soir.

On loge à la Villa Sillar, conseillée dans la Liste Premium, très confortable et proche de la Place des Armes. Le premier jour, nous nous aventurons au marché San Camilo, où on achète les fruits les plus étranges et on fait la connaissance d’une charmante mamita qui nous raconte les vertus de chaque fruit et légume péruvien dans un espagnol très rapide et plein d’enthousiasme. Bonne nouvelle, on comprend la majorité des idées, et on arrive même à répondre deux-trois mots (heureusement, elle préférait la forme du monologue, notre boulot était donc plutôt réduit). Nous repartons avec un sourire jusqu’aux oreilles, et allons visiter le musée des Sanctuarios Andinos, pour voir la momie Juanita, qui a été l’idole de Marcela pendant son enfance. Ici, remarque importante : il est très fortement conseillé de prendre un guide, sans lequel la visite aurait sans doute été trop expéditive ; au lieu de ça, nous avons eu droit à une passionnante introduction à la culture Inca. Le décalage horaire aidant, nous allons nous coucher quasiment en même temps que le soleil, pour nous réveiller à 5h et commencer la visite du couvent Santa Catalina dès son ouverture. Là encore, la visite guidée est absolument recommandée ; le magnifique labyrinthe du couvent prend vie grâce au récit de la guide.

En sortant, nous tombons sur le restaurant Chicha de Gaston Acurio, où le standing est un peu trop haut pour nos tenues de touristes, mais la gastronomie est tellement fine que nous ne pouvons que recommander le cuy (cochon d’Inde) et la chupe de camarrones (soupe de crevettes) locale. Nous consacrons l’après-midi à nous balader en ville (on a croisé quelques alpagas) et à chercher une bonne agence proposant un trek dans le Colca. On vient nous chercher à 3h30 du matin, et nous entamons le trajet de trois heures en bus vers Chivay, où nous petit-déjeunerons à l’arrivée. Remarque importante pour de potentiels trekkeurs : PRENEZ DES PULLS, car le trajet de bus se passe dans une température hivernale.

Après le petit-déjeuner, passage par le Cruz del Condor, où les oiseaux planent dès les premières minutes, à notre grande stupéfaction. Puis nous sommes déposés au point de départ du trek, où nous faisons connaissance avec le reste du groupe : notre guide, Ian Carlos, un couple de Tchèques, Michaela et David, et un Italien, Alberto. La descente de plus d’un kilomètre de dénivelé sous le soleil brûlant est éprouvante, mais les paysages sont à couper le souffle. Malheureusement, l’altitude se fait sentir : si nous n’avons eu aucun problème à Arequipa, Manu souffre de nausées lors de cette première journée, et Marcela peine à respirer. On nous avait prévenus, et pourtant nous avons sous-estimé les montagnes péruviennes, donc ici encore un grand conseil aux futurs voyageurs : prenez bien le temps de vous y habituer et prévoyez un médicament contre le mal des montagnes ! Tous les deux amateurs de randonnées en montagne, nous avons pourtant subi un choc violent au niveau de l’altitude dans le Colca. Après cette première matinée de descentes, nous nous installons dans le petit village de San Juan, accueillis par des poules, des chiens et une vue imprenable sur le canyon. On dort dans de petites maisonnettes sans électricité, et on y mange typiquement péruvien : riz et pommes de terre seront au menu tous les jours. La communauté possède un petit magasin où on peut se refournir en eau et snacks. Le lendemain, réveil avec vue sur les montagnes et début de la seconde journée de marche, qui comprend cette fois-ci un peu de montée, un long « plat péruvien » (qui se constitue donc d’une continuité de petites montées et descentes), puis une descente vers notre deuxième arrêt, l’oasis Sangalle. Si Manu reprend des forces et marche d’un bon pas, l’état de Marcela s’empire : incapable de parcourir dix mètres sans devoir reprendre son souffle frénétiquement, malade à chaque repas, elle commence à paniquer à l’idée de la montée du troisième jour. Heureusement, la vue de l’oasis compense pour ces inquiétudes : nous logeons parmi les palmiers et les bananiers au milieu de montagnes arides, et un plongeon dans la piscine du lodge après l’effort couronne la journée.

Le troisième jour, réveil avant le lever du soleil pour entamer la montée. Marcela se sent incapable de monter ce kilomètre de dénivelé, et se résigne à prendre le « taxi » local pour 60 soles : la montée se fera à dos de mulet ! Expérience incroyable malgré tout : ces animaux connaissent le chemin parfaitement, et sautillent sur les pierres avec élégance. Une petite montée d’adrénaline tout de même lorsqu’ils s’arrêtent tranquillement pour brouter au bord du précipice de 1000m. Manu, pendant ce temps, grave la montagne à pied avec Alberto (Michaela est aussi prise du mal des montagnes, et les Tchèques montent à leur rythme). La vue du lever de soleil sur le canyon est magnifique. Accompagnés d’un chien venu de nulle part qui court à toute vitesse sur le chemin pentu, ils arrivent avant les mulets et attendent tranquillement le reste du groupe en haut pour aller petit-déjeuner dans le village d’à côté. Après cela, nous faisons un saut aux sources chaudes sur la route de Chivay (arrêt béni qui nous permet de prendre une douche), on récupère nos sacs, et le conducteur du bus nous dépose avec Alberto à la station du bus 4M, réservé par Tout Pérou, qui nous emmènera à Puno.

Après un trajet très confortable avec des arrêts à plusieurs points de vue plutôt extraordinaires, nous arrivons à Puno le soir et nous installons aux Suites Antonio, encore une fois conseillées sur la Liste Premium. Le lit douillet et l’eau chaude sous la douche font du bien après les trois jours dans le Colca – nous nous endormons immédiatement, et nous réveillerons un peu plus tard que prévu le lendemain pour partir sur la péninsule de Llachon et dormir chez l’habitant. La maison de l’habitant a été réservée par Tout Pérou, et Romain nous détaille bien le trajet pour y parvenir, qui est une aventure en soi dans des combis bondés, coincés entre les chapeaux colorés des mamitas.

Dans le village, tout le monde se connaît, et une dame qui se trouve être de la famille de notre contact nous indique l’endroit où on doit descendre. L’habitant nous attend avec un énorme sourire – on mange, puis on prend le bateau avec lui vers les îles Uros Titinos, apparemment bien moins touristiques que les Uros classiques, puisqu’on y est les seuls visiteurs. Après le retour, toute la famille se met à tricoter, et nous on choppe deux Cusqueñas et on apéritive en regardant le coucher du soleil au bord du lac. Le lendemain, nous disons au revoir à tout le monde et on reprend le collectivo vers Capachica. Nous tentons d’appeler le chef du village de l’île Ticonata, pour qu’il vienne nous chercher en bateau. Manque de réseau oblige, nous grimpons toute la colline – bonus, nous avons l’opportunité de nous émerveiller devant la vue – et on parvient, stupéfaits de l’exploit, à communiquer par téléphone dans notre espagnol approximatif : quelques minutes plus tard, on aperçoit un bateau à l’horizon, ouf !

Sur la toute petite île de Ticonata, nous rencontrons Isabelle (seule autre touriste de l’île), qui voyage aussi sur les conseils de Tout Pérou. Ticonata nous offre un beau moment de calme : on se balade, on observe les moutons qui y gambadent, et l’après-midi, Luciano, un membre du village, nous emmène faire le tour de l’île. Nous avons droit à un tour guidé du petit musée, puis à une promenade dans les environs, et on se rend compte que l’espagnol semble de plus en plus abordable, au moins pour la compréhension. Là, d’un coup sec, une tempête se lève, et nous rentrons rapidement au village, poussés par le vent, où nous prenons le repas avec les habitants en discutant des différentes sortes de patates péruviennes. Le soir, la tempête rage, et nous nous installons sous la couverture en écoutant le vent hurler.

Le jour d’après, notre hôte nous emmène en bateau dans le port de Chiffron, où nous disons au revoir à Isabelle et marchons une demi-heure vers Capachica pour y reprendre le combi vers Puno. Nous flânons dans la ville, fatigués mais extrêmement heureux de ce séjour chez les habitants, et le lendemain, on prend le bus direction Cusco que Romain nous a gentiment réservé avec la compagnie Turismo Mer. Le voyage, qui prévoit plusieurs arrêts dans des sites touristiques, est quelque peu décevant : nous tombons sur un guide plutôt expéditif et les visites s’effectuent à un tempo trop rapide que pour profiter de chaque endroit. Le bus, par contre, ne laisse rien à désirer au niveau du confort, et nous avons droit à un bon buffet à midi. En somme, la compagnie de bus est très professionnelle, elle ne correspond simplement pas à notre style de tourisme. Le soir, nous débarquons à Cusco, où commence le chemin de croix : dans notre naïveté optimiste, nous n’avons comme à notre habitude pas réservé d’hôtel, et toutes les chambres de la ville semblent occupées. Après avoir visité plusieurs endroits, nous trouvons un logement à la Pension Alemana, qui figure sur la Liste Premium – à priori un peu trop chic pour nos standards, mais le personnel est aux petits soins (et parle anglais ! Pratique dans notre état de fatigue), le petit-déjeuner est exquis et donne une vue sur toute la ville, et on en profite pour faire une bonne lessive. Le lendemain, nous faisons encore les frais de notre désinvolture : on a oublié le « détail » qu’est la célébration de Corpus Christi, et la ville de Cusco est tellement bondée que l’on se retrouve coincés dans des embouteillages humains à longueur de journée. Si la ville est magnifique, l’atmosphère fort touristique y est assez oppressante : la population est très « gringo », et on essaye de nous vendre des souvenirs à chaque coin de rue. Un peu plus loin du centre, cependant, les ruelles sont plus calmes : faute de pouvoir accéder aux différents musées et monuments, on explore la ville par les petits chemins et on en profite pour réserver l’épopée du Machu Picchu.

Evidemment, dans la lignée de nos aventures à Cusco, on s’y est pris trop tard, et nous voilà contraints de chambouler notre planning initial à cause des disponibilités réduites de Peru Rail, le train vers Aguas Calientes. Le soir, une fois l’administration réglée, nous prenons un verre avec une amie de Belgique en stage de médecine dans une communauté de la Vallée Sacrée, en on apprend énormément sur la vie des gens dans les villages et leur réalité complètement décalée par rapport à celle des habitants de Cusco. Le lendemain, nous prenons un bus direction Ollantaytambo, où vers 13h30 le train nous attend vers Aguas Calientes. Le trajet en train panoramique est splendide, le paysage passe des montagnes enneigées à la jungle pleine d’orchidées en l’espace d’une heure et demie, et nous avons le temps de profiter des sources chaudes d’Aguas Calientes avant d’aller nous coucher. Le matin, petit-déjeuner à 4h30 à l’hôtel, après quoi nous subissons le premier choc de la journée : la file pour monter dans les bus vers le Machu Picchu s’étend sur un kilomètre le long de la rue. Heureusement, l’organisation est au point, et dès le départ du premier bus à 5h30, l’embarquement des touristes est très fluide et nous en avons pour seulement une demi-heure d’attente. Une fois en haut, nous commençons l’escalade de la Montagne en espérant que les nuages se lèvent – deux heures de montée exigeante dans une végétation foisonnante, en s’arrêtant de temps en temps pour gérer le mal des montagnes qui met du temps à passer. A une demi-heure du sommet, nous nous rendons toutefois compte que notre train de retour est trop tôt (environ 14h30), nous n’aurons pas le temps d’atteindre le haut de la montagne, profiter de la vue, redescendre et visiter pleinement le Machu… On entame alors la descente, juste quand les nuages se dispersent, et on a tout de même droit à un panorama époustouflant. De retour sur le site, nous prenons une guide à l’entrée (le tour dure deux heures !). Si les touristes barrant la route avec leurs selfie sticks gâchent quelque peu le paysage, il n’en reste pas moins splendide, et c’est grâce aux explications de la guide que nous pouvons pleinement apprécier l’ingéniosité des Incas.

Le reste de la journée se passe dans le train, qui prend trois heures pour arriver au village de Poroy, d’où nous rejoignons Cusco en taxi après des négociations de prix acharnées. Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Ricardo, chauffeur affilié à Tout Pérou, pour commencer la journée dans la Vallée Sacrée avec Roberto, un de ses collègues, au volant. Après-coup, on se dit qu’il aurait valu mieux commencer vers 7h30-8h pour avoir le temps de tout visiter à notre aise, dans notre folie des tours guidés – mais, évidemment, une grasse matinée était la bienvenue ! Roberto, qui parle uniquement espagnol mais se fait comprendre aisément, nous emmène d’abord sur le site de Pisac, très impressionnant vestige Inca où nous aurions aimé avoir une demi-heure de plus pour prendre un guide. Le site en lui-même coupe cependant déjà le souffle, et après la visite nous enchaînons avec quelques emplettes au marché artisanal. Après un bon déjeuner-buffet régional à Urubamba, nous sommes embarqués à Ollantaytambo, où Roberto nous accorde plus de temps car le site demande une un minimum de condition physique pour grimper en haut des terrasses Incas. On se permet donc une guide, qui rend encore une fois les ruines passionnantes, et vers 15h30 nous repartons en direction des salines de Maras pour y attraper les derniers rayons du soleil couchant. L’arrêt final de notre tournée est Moray, le laboratoire scientifique des Incas, dont nous faisons le tour bouche bée tout en admirant les magnifiques étendues de prés et montagnes qui se dressent tout autour. La journée se termine à la gare de bus de Cusco, où Roberto nous dépose très gentiment en s’assurant que nous obtenons bien notre billet à l’accueil et que nous sommes en sécurité. Pour la nuit, nous avons réservé un bus Tepsa vers Puerto Maldonado, qui s’avère être extrêmement confortable, fourni de sièges inclinables quasiment à l’horizontale. Le trajet semble mouvementé, plusieurs fois nous nous réveillons secoués dans nos fauteuils, mais les conducteurs respectent les règles de sécurité et nous arrivons bien à temps à 6h du matin dans la chaleur humide de Puerto Maldonado.

Notre séjour de trois jours dans la jungle commence à l’hôtel Wasai, figurant encore une fois sur la Liste Premium. Si notre espagnol chiffonné par la nuit pose quelques problèmes de compréhension à l’accueil, la première bonne surprise nous attend : comme nous partons dans la réserve seulement à 13h, nous avons droit à une chambre pour refaire nos sacs, prendre une douche et faire une sieste, ainsi qu’à un petit-déjeuner inclus dans le prix. Mieux encore, on nous appelle après notre douche : puisqu’il y a eu quelques problèmes lors de notre réservation, nous avons droit à un upgrade. Nous passerons la première nuit dans un lodge plus « chic », puis la seconde nuit nous déménagerons vers un lodge plus rudimentaire, mais situé plus profondément dans la jungle, où nous étions censés demeurer les trois jours. Plus de variation, donc, et plus d’activités au programme – de bonne humeur, nous déjeunons à côté d’une famille de paresseux qui vit en liberté dans les arbres dans l’enceinte de l’hôtel. Vers midi, notre guide vient nous chercher, avec Mickey et Jackie, un couple d’Américains, et Eguski, un Espagnol qui part travailler dans le premier lodge où nous nous rendrons. Le trajet de trois heures en bateau est riche en sensations : nous voyons des capibaras, des macaws, des tortues, des caïmans, des singes et… un jaguar, à cinq minutes de notre lodge !

Une fois arrivés, les yeux écarquillés, nous découvrons les bungalows avec hamacs sur leurs terrasses et nous nous installons au bord de la rivière Tambopata avec un cocktail en main. La nourriture dans la jungle est très différente du reste du Pérou – majoritairement composée de riz et de bananes, la cuisine est également exquise. Après le repas, nous prenons le bateau dans le noir et le silence pour chercher les caïmans – notre guide en attrape même un à mains nues et nous explique son anatomie en long et en large. La nuit, de nombreux sons exotiques nous bercent dans notre sommeil. Certains bruits suspects se font aussi entendre DANS notre chambre – le matin, aucun doute : trois chauves-souris résidant dans notre salle de bains ont allègrement dévoré nos biscuits et bananes. En matinée, nous allons nous défouler dans un parcours d’accrobranche suivi d’une tyrolienne au bord de la rivière, puis nous enchaînons avec une séance de kayak, avec quelques passages dans les rapides de Tambopata, quelques caïmans prenant un bain de soleil sur les rives et un détour par une chute d’eau (que nous n’avons heureusement pas empruntée, mais simplement observée) pour terminer la descente. L’après-midi, nous prenons le bateau pour nous enfoncer dans la réserve naturelle, où est situé le second lodge, un espace commun surélevé séparé par des rideaux, qui ne possède pas de murs. Heureusement, les lits sont recouverts de moustiquaires, et nous nous sentons magiquement protégés de tous les prédateurs. Après le drink de bienvenue, nous partons en promenade botanique, pendant laquelle Chemo, notre guide, nous explique les diverses couches de l’écosystème amazonien. Nous bavardons en profitant du coucher de soleil au bord de la rivière, puis nous repartons dans le noir par un chemin plus long menant vers le lodge pour la balade nocturne prévue au programme. On voit toutes sortes d’insectes (fourmis géantes, phasmes, cicadelles, …), un lézard, un scorpion et une mygale – heureusement, nous rentrons au lodge sans croiser de serpents.

Le lendemain, réveil avant le lever du soleil, cap sur une île plus haut sur la rivière pour observer le « clay lick », un mur d’argile que les perroquets et les macaws viennent lécher tous les matins pour améliorer leur digestion. Le spectacle est impressionnant, et nous avons l’opportunité d’admirer les oiseaux bigarrés à travers le télescope de Chemo. Un petit-déjeuner, quatre heures et quarante piqûres de moustiques plus tard, nous reprenons nos tabourets et nous installons dans le bateau, qui nous mènera vers une communauté où on se séparera de Chemo, Jackie et Mickey – une 4×4 nous attend et nous mène vers l’hôtel par une route acrobatique à travers la jungle. Au retour, nous nous débarbouillons à l’hôtel et sommes emmenés à l’aéroport de Puerto Maldonado, d’où nous nous envolerons vers Lima, où Romain nous a réservé deux nuits chez Serge Colonial, que nous avions fort apprécié à notre arrivée. Un bon lomo saltado et une paella péruvienne chez Tanta, en nous nous endormons dans la minute qui suit notre retour à l’hôtel.

Le lendemain, rendez-vous avec Romain à midi dans un restaurant de Miraflores, où il est visiblement habitué à manger, et pour cause : le poisson y est délicieux ! Nous lui livrons un récit plutôt chaotique de notre voyage, car les souvenirs sont frais et les impressions sont fortes. Après ce sympathique repas, nous décidons de nous perdre dans Miraflores et Barranco, en faisant un détour par la grisaille de la côte. Le jour d’après, il est l’heure de faire les bagages, mais il nous reste toute la journée pour nous fournir en souvenirs en forme de lamas pour les amis en Belgique, et pour visiter le musée et les catacombes induisant la claustrophobie de l’église San Francisco. A la sortie, surprise : le ciel est bleu, nous découvrons que Lima est effectivement entourée de montagnes, c’est une tout autre ville qui se dresse devant nous ! Petite mésaventure du jour, un distributeur à la banque nous sort un faux billet de 100 soles – désormais, nous saurons différencier les faux des vrais, on ne refera pas deux fois la même erreur, mais là encore conseil aux voyageurs : vérifiez toujours vos billets, même lorsque vous les recevez dans un endroit qui semble fiable. Comme il nous reste pas mal de temps, nous nous arrêtons ENCORE chez Tanta (décidément !), puis nous allons récupérer nos sacs à l’hôtel, où une des tortues de la terrasse s’éprend soudainement d’amour pour Manu et refuse de le laisser partir. A 17h30, Edgar nous attend pour nous emmener à l’aéroport pour un vol de 12h Paris, d’où nous avons un TGV vers Bruxelles. A l’arrivée, les orages et les grèves nationales nous donnent immédiatement envie de reprendre l’avion vers le Pérou, où le ciel est clair, les lamas gambadent et les paysages coupent le souffle…

Si une chose est sûre, c’est que ce voyage restera inoubliable – nous aurons énormément appris d’un point de vue culturel, historique et linguistique, et on continuera à rêver des altiplanos, des montagnes et des canyons. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à gaver nos proches du millier de photos qui restent en souvenir ;) !

Marcela & Manu

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Commentaires

  • Bonjour Marcela, bonjour Manu,

    Merci beaucoup pour ce très beau récit de voyage et les superbes photos.
    On respire le Pérou en lisant votre aventure, ça fait plaisir !

    À très bientôt,
    Serge.

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  • ça nous donne envie d’élargir notre projet à l’Amazonie !

  • Bonjour Stexhe,

    Si vous avez le temps (trois jours devraient faire l’affaire), nous le conseillons vivement! L’Amazonie donne l’aperçu d’un Pérou complètement différent des montagnes que l’on s’imagine habituellement… Et après l’air froid des altiplanos, cela fait extrêmement plaisir de se réchauffer parmi les palmiers ;)

  • Bonjour Marcela, bonjour Manu, bonjour Guillaume,

    L’Amazonie, très très souvent un gros coup de cœur des voyageurs ;)

    À très bientôt,
    Serge

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